De théâtre en théâtre, pauvre acteur antique,
Porteur de tous les masques imaginés.
Tu as joué la tragédie, la comédie,
Depuis l’Europe à l’Asie jusqu’à l’Afrique.
On t’a applaudi, applaudi.
Nul ne savait qui tu étais.
Et ce soir, comme tous les soirs,
Sous un masque renouvelé,
Tu écrases ta propre vie,
Fausses ta voix et ton regard.
On t’applaudit, t’applaudit.
Mais nul ne sait qui tu es.
Au dernier applaudissement,
Ton masque, enfin, tu l’ôteras ;
Ton visage, nul n’y croira.
Vieillard à visage d’enfant,
On t’applaudira, t’applaudira.
Puisses-tu savoir qui tu seras !